lundi 27 octobre 2014

STABILISATION DES DEFAILLANCES D'ENTREPRISES AU 3 EME TRIMESTRE 2014

STABILISATION DES DÉFAILLANCES D'ENTREPRISES AU 3 ÈME TRIMESTRE 2014
.... mais forte augmentation de la sinistralité des petits employeurs.


Le 14 octobre dernier, le service des études d'Altarès, dirigé par Thierry Millon, a publié l'analyse des défaillances d'entreprises, pour le 3ème trimestre en France.

Toujours plus de liquidations directes et de défaillances des petits employeurs

Globalement, le nombre de défaillances est stable par rapport à l'an dernier, cependant le nombre de liquidations judiciaires directes progresse légèrement. La situation des entreprises de plus de 50 salariés ne se dégrade plus. Par contre, celle des petits employeurs  comptant 1 ou 2 salariés se dégrade fortement (+29,8 %). La tendance concernant ces petites entreprises est très mauvaise. Au trimestre précédent, l'augmentation des dépôts de bilan de cette catégorie d'entreprise était de 18,5 %.

La dégradation de la situation de ces petites entreprises est continue et, pour elles, c'est souvent la mise en liquidation directe.

L'atonie de la consommation, la baisse des marges et l'intransigeance des banques viennent à bout de ces petits employeurs.



Le secteur de la restauration enregistre une forte augmentation des dépôts de bilan (+ 11,3 %), mais les entreprises artisanales du secteur de la construction représentent toujours le plus fort contingent d'entreprises en difficultés : 3 684 entreprises du bâtiment et de l'immobilier ont encore déposé le bilan au 3ème trimestre.

La nouvelle baisse du nombre de permis de construire, depuis le début de l'année, et donc des mises en chantier, n'augurent rien de bon pour ces entreprises artisanales.

Les petits commerçants constituent l'autre secteur touché actuellement par la crise économique : 2 975 entreprises commerciales sont défaillantes au trimestre dernier.

Une grande partie des régions connaissent une diminution du nombre de défaillances.









Sauf retournement de tendance inespéré, les défaillances d'entreprise pour 2014 resteront sensiblement au même niveau (63 000) qu'en 2013.


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OuestGEST est membre de l'Association Française des Crédits Managers AFDCC.

jeudi 23 octobre 2014

OUTIL GRATUIT DE CONTROLE DE LA COMPTABILITE INFORMATISEE

OUTIL GRATUIT DE CONTRÔLE DE LA COMPTABILITÉ INFORMATISÉE
TEST COMPTA DEMAT

crédit-photo@photolibre.fr


TEST COMPTA DEMAT est un outil gratuit mis à la disposition des entreprises, afin de contrôler que leur logiciel comptable satisfait aux normes codifiées à l’article A.47 A-1 du livre des procédures fiscales.

En effet, depuis le 1er janvier 2014, en cas de contrôle, les entreprises doivent être en mesure de communiquer à l’administration fiscale, leur comptabilité sous forme de fichiers dématérialisés (lorsque la saisie de la comptabilité est effectuée à l'aide d'un logiciel comptable) en éditant un fichier annuel des écritures comptables. Le fichier doit comporter certains champs obligatoires, être édité dans un format standardisé et être conservé sur un support non modifiable de type CD-R ou DVD-R, au format UDF ou ISO 9660.

Les logiciels utilisés par les entreprises peuvent ne pas avoir été mis à jour et respecter la nouvelle norme.

L'administration fiscale a donc conçu un logiciel permettant de vérifier la conformité du logiciel comptable. Il détecte les anomalies. Son utilisation est gratuite et confidentielle.

Pour aller plus loin :

Si vous souhaitez mieux maîtriser la nouvelle réglementation, nous vous conseillons la lecture de l'article publié par la Revue Fiduciaire Comptable, dans son numéro n° 401 de janvier 2013 et accessible gratuitement en ligne sur le site http://rfcomptable.grouperf.com : lien

Pour télécharger gratuitement, le logiciel Test Compta Demat et sa documentation :

http://www.economie.gouv.fr/dgfip/outil-test-des-fichiers-des-ecritures-comptables-fec


dimanche 19 octobre 2014

PROFESSIONS REGLEMENTEES

PROFESSIONS RÉGLEMENTÉES



L’ouverture à la concurrence des professions réglementées a fait l'objet d'un rapport de l'Inspection Générale des Finances en mars 2013. Sur les plus de 200 professions réglementées, l'IGF a fait des propositions sur 37 professions. Selon l'ancien Ministre, Arnaud Montebourg, ces réglementations constituent des freins à la concurrence et à l'emploi.

Aucune réforme sérieuse n'a été appliquée depuis le Plan Rueff-Armand de 1960, il y a 54 ans.

Le rapport de l'IGF concerne 37 professions :
  • des professions du droit : notaire, greffier de tribunal de commerce, administrateur judiciaire, mandataire judiciaire, huissier, avocat, commissaire‐priseur judiciaire ; 
  • des  professions  liées à la santé humaine ou animale : médecin généraliste libéral, médecin spécialiste libéral, chirurgien‐dentiste, prothésiste dentaire, pharmacien, vétérinaire, ambulancier, pharmacien titulaire d’un laboratoire de biologie médicale,infirmier libéral, opticien, masseur‐kinésithérapeute, pédicure‐podologue ;
  • des professions du chiffre : expert‐comptable, commissaire aux comptes ;
  • des professions artisanales : plombier, menuisier, serrurier, peintre, vitrier, plâtrier, taxi ;
  • d’autres  domaines : architecte, agent immobilier, diagnostiqueur immobilier, administrateur d’immeuble, dirigeant d’une école de conduite, contrôleur technique automobile, expert en assurance, agent d’assurances, exploitant d’un débit de boissons.

Ces professions sont loin d'être homogènes et présentent des réalités bien différentes, parfois à l'intérieur d'une même profession. Ainsi les taxis ont souvent fait la une des journaux, mais qu'y a-t-il de commun entre un taxi parisien qui achète sa plaque 200 000 euros car leur nombre est réglementé depuis 1937 à Paris, et la situation d'un taxi de province qui ne gagne en moyenne qu'un peu plus que le SMIC ?

Le rapport de l'Inspection Générale des Finances (3 volumes) a identifié 5 types de réglementations :
  1. les tâches et activités réservées, 
  2. les tarifs réglementés,
  3. l’existence d’exigences minimales de qualification,
  4. l’existence de restrictions à la liberté de formation ou d’installation,
  5. l’existence de restrictions à l’accès au capital 
Des développements particuliers ont été produits en annexe pour certaines professions : Notaires, Huissiers de justice, Greffier de tribunal de commerce, Avocat, Administrateur judiciaire, Mandataire judiciaire, Commissaire priseur judiciaire ou volontaire, Pharmacien, Dirigeant d'un laboratoire de biologie médicale, Chirurgien dentiste, Prothésiste dentaire, Opticien lunetier.

Le rapport est téléchargeable sur le site de 'Inspection Générale des Finances :

- le rapport : lien pdf
- les annexes transversales : lien pdf
- les annexes sectorielles : lien pdf


Emmanuel Macron avait été en 2008 le Rapporteur de la Commission Attali qui avait pour ambition de libérer la croissance. Le Ministre de l’Économie répondait, devant l'Assemblée Nationale, le 17 août dernier aux interrogations des professionnels.




vendredi 3 octobre 2014

DIFFICULTES DE TRESORERIE DANS LES PETITES ENTREPRISES

LES DIFFICULTÉS DE TRÉSORERIE DANS LES PETITES ENTREPRISES



Le rapport sur le financement des TPE, publié en juin dernier par l'Observatoire du Financement des Entreprises est le fruit de 7 mois de travail de cet organisme pour répondre à la demande du Ministre de l’Économie et des Finances.

Un beau rapport de 68 pages rédigé par des gens qui bien sûr n'ont jamais travaillé dans une petite entreprise, mais qui nous révèlent des choses insoupçonnées. Ainsi dans la première partie de ce rapport, nous apprenons successivement :

1) Les  TPE  constituent  un  tissu  économique  dense  caractérisé  par  une  grande hétérogénéité : Effectivement, les TPE représentent plus de 95 % des entreprises, question densité on peut difficilement faire plus et heureusement qu'elles ne font pas toute la même activité.

2) L’écosystème  des  TPE  est  en  renouvellement  constant,  la  population  des  TPE  est marquée par un grand nombre de créations et de cessations d’activité : Les TPE naissent, vivent et meurent. En effet, lorsque les TPE rencontrent d'importantes difficultés financières, elles cessent leur activité faute de moyen. Elles ne peuvent pas lever un nouvel impôt (ou taxe, redevance, contribution, prélèvement...) comme le font l’État ou les collectivités, et en cas d'impayé elles sont liquidées judiciairement (pas de subvention ou d'aide pour les TPE). Mais comme la nature a horreur du vide, les cessations engendrent de nouvelles créations.

3) Un foisonnement de définitions de la TPE qui participe également à la difficile lecture du tissu économique : Non seulement, il existe plusieurs définitions de la TPE mais les banques personnalisent ces critères, parfois à l'intérieur d'un même réseau. La règle généralement admise est l'effectif inférieur à 10 salariés, mais pour Fiducial qui édite chaque trimestre un baromètre des TPE, le critère est moins de 20 salariés.

4) Les TPE sont majoritairement de taille très réduite : C'est probablement pour cette raison qu'on les appelle Très Petites Entreprises. 94 % des TPE n'emploient pas de salarié l'année de leur création. Lorsque l'on connait la complexité du droit du travail en France et la volonté des pouvoirs publics de protéger les gentils salariés contre les méchants patrons, il est difficile d'imaginer qu'une entreprise naissante embauche un ou plusieurs salariés. Le créateur ne maîtrise absolument pas le chiffre d'affaires prévisionnel et le volume d'activité, il évite donc d'engager des charges fixes de personnel.

5) Les caractéristiques de l’écosystème ont amené l’Insee à raffiner sa méthodologie d’analyse :

Par cette formule, on explique au lecteur du rapport que les analyses ne porteront pas sur les TPE mais sur une partie d'entre elles sélectionnées par l'Insee. Page 20, on apprend qu'à mi-2014 les dernières données disponibles sont celles de 2011. On prend le lecteur pour un crétin et surtout on évite de contrarier le Ministre lorsqu'il lira le rapport. Entre le 1er janvier 2012 et juin 2014, 150 000 entreprises ont déposé le bilan. Quels enseignement peut-on tirer de données qui ne sont plus d'actualité ?

La chute des marges des entreprises :

 

Le rapport relève une atonie des marges depuis 2009, les marges des TPE employeuses seraient comparables à celles des PME de 10 à 50 salariés. Le choix de l'échelle de mise en forme et la présentation d'un graphique sur 3 ans (2009-2010-2011) laissent croire à une quasi stabilité des marges. La comparaison de ces données avec d'autres informations fournies par l'Insee est inquiétante. Il ne s'agit plus d'atonie mais de chute, voire d'un effondrement.




Un tiers des TPE n'ont pas de fonds propres

 

L'analyse des bilans donne une situation moyenne relativement saine pour les TPE... mais en regardant les chiffres de plus près (c'est un peu l'objet de ce rapport !) on constate que 40 % des TPE sans salarié et 20 % des TPE employeuses sont "en grande difficulté financière" avec des fonds propres nuls ou négatifs.

Une grande majorité des dirigeants de TPE n'a pas conscience de l'importance des fonds propres et se focalise uniquement sur la trésorerie. Le lien entre fonds propres et trésorerie est pourtant étroit.

Un tiers des TPE manquent de trésorerie

 

Un tiers des TPE n'ont quasiment aucune trésorerie et le pourcentage de trésorerie dans le bilan de l'entreprise est très faible. Elles sont cependant souvent peu endettées. Ainsi 40 % des TPE n'ont aucune dette financière (45% des TPE sans salarié et 25% des TPE avec salariés). Selon les auteurs du rapport, environ 280 000 entreprises conjuguent une insuffisance de fonds propres et de trésorerie, laissant craindre une probabilité importante de cessation d’activité à moyen  terme  (d’ici deux ans).

Les investissements des TPE sans salarié sont très largement autofinancés

 

  • Les montants investis sont faibles : environ 4 000 euros.
  • 69 % des dirigeants d’entreprises artisanales déclarent recourir aux prêts bancaires seulement s’ils y sont acculés.
  • Seule la moitié des TPE dégagent une capacité d’autofinancement positive, elles sont donc dans l'impossibilité d'investir.

Manque de trésorerie, pas de dettes, pas d'investissement ?

 

Pourquoi ces entreprises non endettées, mais en manque de trésorerie, ne demandent-elles pas un financement bancaire ? En fait, beaucoup de chefs d'entreprise ne souhaitent pas emprunter (parfois à tort).

De plus, certains d'entre eux savent qu'ils n'obtiendront pas le crédit demandé. C'est ce que le Syndicat des Indépendants appelle le taux de refus en face à face (lien). Soit la réponse sera négative, soit elle sera inadaptée. La banque refuse d'octroyer un crédit de trésorerie et propose un découvert ou une solution d'affacturage. Le Chef d'entreprise ne perçoit pas toujours la différence entre les solutions proposées. Le découvert offre de la souplesse à la gestion de la trésorerie de l'entreprise, mais il doit être banni pour des besoins récurrents.

Ces coûts sont pourtant bien différents : environ 3 % pour un crédit de trésorerie et 10 % pour un découvert. Les solutions d'affacturage comprennent les coûts de crédit, de gestion, et éventuellement d'assurance-crédit, avec souvent des montants minimum de frais. Toutes les factures ne sont pas finançables, pas de particuliers, pas de mauvais clients...

Les banques jouent-elles le jeu ? Pas vraiment, lorsque l'on sait que 40 % des TPE ont besoin de trésorerie et que seules 10 % osent demander un crédit à leur banque... qui refusent 39 % des demandes.


Enquête BPI France sur les difficultés d'accès au crédit et les obstacles au financement des TPE.


Les interventions de la Banque Publique d'Investissement - BPI France

 

En 2013, BPI France a soutenu environ 54 000 TPE, représentant 70 % des interventions de la banque. Ce chiffre reste faible au regard des 2 millions de TPE françaises dont 30 % manquent de trésorerie.


Concernant le financement du cycle d'exploitation, BPI France est intervenu lors de 6 330 opérations, soit en garantie, soit en financement à court terme.


 

Les 5 propositions de l'Observatoire

 

  1. Apporter une réponse sous moins de 15 jours à toutes les demandes d’ouverture ou de renouvellement de crédit, dès lors que le dossier est complet.
  2. Accorder au chef d’entreprise qui en fait la demande un entretien explicatif avec la direction de l’agence suite à un refus de crédit.
  3. Inscrire sur les lettres de dénonciation d’une autorisation de découvert la possibilité de recours à la Médiation du crédit aux entreprises.
  4. Faire en sorte que les chargés de clientèle TPE soient en capacité de proposer les produits de financement les mieux adaptés aux besoins de ces entreprises.
  5. Éviter le changement de conseiller bancaire trop fréquent et fixer un objectif de 4 années minimum à un même poste pour les chargés de TPE.

Les origines des difficultés de trésorerie de l'entreprise 

 

Le rapport de l'OFE sur financement des TPE évoque partiellement l'origine des difficultés de trésorerie des TPE, en l'occurrence le manque de fonds propres et la diminution des marges des entreprises.

L'analyse de la situation des TPE au sujet des délais de paiement est contraire aux résultats des études réalisées par Altares, sur le comportement de paiement des entreprises. Les auteurs se basent sur les données de l'Insee. Or la source de ces données (certifiées) est constitué d'enquêtes annuelles.

L'Observatoire ne met pas suffisamment l'accent sur les problèmes de trésorerie liés à la gestion du BFR et aux mauvais choix de financement des investissements.

Enfin, l'Observatoire occulte l'impact des frais exorbitants ponctionnés par les banques pour des rejets de prélèvement et chèques impayés. Les frais d'huissiers et les pénalités des différents organismes sociaux ou fiscaux achèvent de plonger certaines TPE dans la spirale infernale du manque de trésorerie.


Rapport de l'Observatoire du financement des entreprises




OuestGEST propose aux dirigeants de TPE et de PME, des solutions concrètes pour sortir de la spirale infernale du manque de trésorerie. Des solutions simples et accessibles aux micro-entreprises existent.



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OuestGEST est membre de l'Association Française des Crédits Managers AFDCC.